Dans le paysage cinématographique actuel, « The Apprentice » d’Ali Abbasi se démarque comme une œuvre audacieuse et provocante. Ce biopic sur les jeunes années de Donald Trump offre une plongée fascinante dans les coulisses du pouvoir américain, révélant les origines d’une des figures les plus controversées de notre époque.
Une approche novatrice du biopic politique
Ali Abbasi, réalisateur irano-danois connu pour son film « Border », propose ici sa quatrième réalisation. Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes, « The Apprentice » se distingue par son traitement original du genre biographique. Le film se concentre sur une période charnière : les années de formation de Donald Trump dans le New York des années 70, aux côtés de son mentor, l’avocat Roy Cohn.
Cette focalisation permet à Abbasi d’explorer en profondeur la genèse d’un personnage qui allait marquer l’histoire américaine. Le réalisateur évite habilement les pièges de la caricature, optant plutôt pour une analyse nuancée des forces qui ont façonné le futur président des États-Unis.
Une esthétique duale au service du récit
L’un des aspects les plus remarquables de « The Apprentice » réside dans sa structure en deux parties, chacune dotée d’une esthétique distincte. La première moitié du film, ancrée dans une tradition cinématographique européenne, met en lumière la relation complexe entre Trump et Roy Cohn. Cette partie explore les mécanismes du pouvoir et de l’influence, révélant comment Cohn a servi de « maître en crapulerie » pour le jeune Trump.
La seconde partie adopte une approche plus typiquement américaine, se concentrant sur l’ascension fulgurante de Trump. Ce changement stylistique reflète habilement la transformation du personnage, passant d’apprenti à maître dans l’art de la manipulation médiatique et politique.
Des performances d’acteurs remarquables
Le succès de « The Apprentice » repose en grande partie sur les interprétations exceptionnelles de ses acteurs principaux. Sebastian Stan incarne Donald Trump avec une justesse saisissante, évitant les écueils de l’imitation pour offrir un portrait nuancé et complexe. Jeremy Strong, dans le rôle de Roy Cohn, livre une performance tout aussi remarquable, insufflant une humanité inattendue à un personnage souvent perçu comme l’incarnation du mal politique.
Un film qui transcende le simple biopic
En fin de compte, « The Apprentice » se révèle être bien plus qu’un simple biopic. Ali Abbasi transforme ce qui aurait pu être un récit conventionnel en une réflexion profonde sur la nature du pouvoir, l’influence des médias, et la construction d’une image publique. Le film pose des questions essentielles sur les mécanismes qui permettent l’ascension d’individus controversés au plus haut niveau du pouvoir.
Laisser un commentaire